Quand il n’est pas possible de se déplacer autrement qu’en voiture, il est possible de diminuer sa consommation de carburant de 30 % à 50 % (par rapport à une conduite « normale »). Pour cela, on devra s’habituer progressivement à appliquer de mieux en mieux les règles suivantes :

> Règle n°1 : Passer le plus rapidement possible le rapport de boite de vitesse supérieur.
Quelques exemples pour mémoire, ces valeurs dépendant un peu du type de véhicule :
– A 70 km/h sur route horizontale, rouler en 4ième consomme 20 % de plus qu’en 5ième.
– A 50 km/h sur route horizontale, rouler en 3ième consomme 50 % de plus qu’en 5ième. Eh oui, il est possible avec de nombreux véhicules de maintenir une vitesse de 50 km/h sur plat en 5ième ! (Testé avec plusieurs véhicules diesel et une 206 essence sans turbo)

Une telle conduite requiert un peu d’habitude afin de n’appuyer que très légèrement sur l’accélérateur pour provoquer des accélérations très douces (si l’on appuie fort à très bas régime, on va surconsommer). Sauf bien sûr si l’on a besoin de doubler un autre véhicule, mais dans bien des cas cela ne fait gagner que très peu de temps.  En montée, éviter les trop bas régimes (le moteur doit garder un peu de puissance). Le « sous régime » qui abîme le moteur est un mythe ! (la voiture qui a été utilisée pour ces tests a été achetée avec 110 000 km, elle a été gardée jusqu’à 425 000 km sans le moindre problème de moteur). En vrai « sous régime », la voiture se met à vibrer, cela se sent très bien.

Consommation à différentes vitesses en fonction du rapport de boite.

Consommation en montée (pente 7%) en 4ième et 5ième à différentes vitesses.

> Règle n°2 : Abaisser sa vitesse maximale, surtout sur autoroute, où la surconsommation est très importante. D’autre part sur route car c’est sur ces trajet qu’on fait en général le plus de kilomètres. L’allongement du temps de trajet est en général négligeable, de l’ordre de quelques minutes (8 minutes pour un trajet de 100 km sur autoroute en passant de 130 à 110 km/h).

Consommation en 5ième en fonction de la vitesse. La courbe n’est pas linéaire car la force de pénétration dans l’air est multipliée par 4 quand la vitesse l’est par 2 (augmente avec le carré de la vitesse).

> Règle n°3 : Utiliser le frein moteur. Il faut anticiper les décélérations pour rouler au frein moteur plutôt que de freiner au dernier moment car le frein moteur coupe l’arrivée de carburant.

Rouler au frein moteur, même si le moteur tourne à vitesse élevée, ne cause pas de surconsommation (le moteur comprime de l’air ; tant qu’on n’appuie pas sur l’accélérateur, il n’y a pas appel de carburant), la consommation est même totalement nulle, sauf si le moteur descend à trop bas régime (moins de 1100 tr/min sur un moteur Renault ECO2). On a donc intérêt à anticiper des décélérations en faisant du frein moteur en 5ième (ou 6ième) afin de stopper la consommation sur une distance importante, le frein moteur en 5ième (ou 6ième) ne faisant baisser la vitesse que lentement.

Dans les longues descentes peu raide, le frein moteur est trop fort, il vaut mieux rouler au point mort. Exemple : Descente du col d’Evires sur l’autoroute en direction Annecy>Bonneville, départ à 110 km/h juste après le col, 9 km au point mort avec une consommation de 0,3 litre/100 km (1,8 litre/100 km en restant en 5ième à 100 km/h), la vitesse oscillant entre 95 et 120 km/h. Attention, rouler au point mort peut être dangereux, à n’utiliser qu’avec précaution : descente faible ne nécessitant pas de freinage, trafic automobile très fluide et très bonne visibilité, bonne concentration du conducteur (dans les fortes descentes, le frein moteur est indispensable pour éviter la surchauffe des freins et permet une consommation totalement nulle).

> Règle n°4 : Utiliser le moins possible la climatisation et ne s’en servir qu’en la réglant sur une température assez élevée. La climatisation augmente la consommation de carburant de manière importante. Le plus souvent, ouvrir les fenêtres de la voiture est suffisant. Le mieux est d’utiliser une voiture sans climatisation, cet appareil utilisant en outre un produit à pouvoir d’effet de serre plusieurs milliers de fois supérieur au gaz carbonique.

Un de mes collègues et moi-même arrivons à rouler avec une consommation inférieure à 3,5 litres / 100 km en plaine (moteurs type TDI, HDI, etc.)

A noter aussi que rouler avec feux de croisement allumés augmente la consommation d’environ 0,1 litre/heure (et encore plus en pleins phares).