FIN DE CHANTIER

dalle-raide
vertical

Équipeur : Wilfried Colonna

Première réalisation : Gilles Brunot

L’avis d’un grimpeur :
Un jour, j’avais lu dans une revue d’escalade les propos d’un grimpeur affirmant que c’est la première personne enchaînant une voie qui doit lui donner un nom et non son équipeur. En tant qu’équipeur, je suis opposé à un tel procédé. J’estime en effet que le grimpeur, bien qu’il doive parfois faire de nombreux essais avant la réussite, n’effectue pas le travail souvent laborieux, salissant et épuisant qui consiste à équiper. Alors, ami grimpeur, un peu de respect pour ces personnes qui sur leur temps libre, plutôt que de grimper, vont t’offrir ces lignes où tu te feras plaisir… Pourtant, c’est moi qui ai nommé Fin de chantier, de même que Déviation. Il faut dire que j’avais demandé à Wilfried, l’équipeur des deux voies, de le faire. Mais malgré mon insistance, il m’assura que c’était à moi, premier grimpeur à les réaliser, de trouver un nom. Finalement quelques mois plus tard, il m’annonçait qu’il avait trouvé des noms… trop tard, les miens étaient déjà inscrits au pied.

C’est une voie très technique, où de bons chaussons sont préférables. L’inclinaison est souvent un peu inférieure à la verticale, avec quelques ressauts plus raides. Le rocher, jaune-orangé ou bleu en bas, devient gris puis noir en haut. On remonte d’abord un mur à petites prises, où la lecture n’est pas facile et où les placements de pied sont précis, jusqu’à une grosse verticale où on ne se repose pas trop bien. Jusque là, ça vaut 7a+/7b. Juste après, c’est le crux en traversée à gauche, dans une inclinaison verticale mais avec des prises plus grosses que dans le bas de la voie. Il y a au moins deux méthodes, dont une (la mienne) quelque peu compliquée. Les albatros feront sûrement encore plus simple. En six mouvements environ, on atteint un semi-repos. Il faut ensuite se rétablir dans la dalle, traverser à nouveau à gauche : C’est délicat pour les mains et surtout les pieds et il faut même redescendre un peu. Nouveau semi-repos, les avant-bras bien gazés. Alors surtout, bien délayer car le dernier pas, à nouveau plus raide, offre un sympathique blocage sur un bidoigt loin d’être en bac et qui ne saute pas aux yeux. Ce dernier pas est obligatoire. J’aurai plutôt mis 7c+, mais la majorité va à 8a, alors je m’incline.

Cette voie sèche assez vite. Toutefois, une résurgence persiste quelques jours après de fortes pluies.

L’avis d’un grimpeur :
Voici une méthode pour la traversée : De la bonne verticale main droite, aller loin à gauche sur une bonne verticale avec un bon pied sur la strate horizontale, maintenant laisser glisser la main droite de quelques cm pour chopper un bon tri, changement de pied (gauche-droit) sur la strate, on se colle bien pour venir MD sur une croute verticale! se redresser et envoyer la MG sur une verticale. Il vous restera à négocier ensuite la dalle mais çà c’est une autre histoire… une voie classe qui se mérite…

COTATION : 8a

Intéret
3/5

Type : Conti

Longueur : 30m

Dévers : -2m

Équipement : Broches

Réalisations : + de 2

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