OLD UP

vertical
devers leger

Équipeur : Gilles Brunot

Première réalisation : Jean Rivière

Il faut 110 m de corde pour faire l’aller-retour, sinon avec 100 m on peut fractionner sur le relais de L’intrus (en tenant la corde pour contrer le dévers).

Les deux premiers avis sur la difficulté de la voie étaient qu’elle est plus difficile que Le mur jaune et Pierre de lumière… 8b+ ?

L’avis de l’équipeur : Une des rares couennes aussi longues. Il faut durer mais l’effort n’est pas homogène et pour moi, le plus gros problème a été d’enchaîner le crux. L’escalade est technique avec plusieurs pas très à doigts.

C’est parti pour 1h15/1h30 de grimpe (sans décompter les repos), 130 mouvements (je ne décris pas tout, contrairement à Jean Rivière ci-dessous, mais ses méthodes sont souvent différentes des miennes et parfois même l’itinéraire suivi). Plus on monte, plus c’est beau. La voie se décompose en plusieurs sections :

1- L’intrus – 7b – 20 m avec double corde
On remonte une des voies historiques de la falaise. Un sacré 7a+ bien dur et assez désagréable, avec un bon pas de bloc dans le bas sur un rocher assez glissant, à optimiser pour ne pas griller de cartouche. Ayant remonté le relais, j’en ai profité pour faire de même à la cotation 🙂
Une fois au relais, on peut s’asseoir sur une toute petite vire, enlever les chaussons, changer de corde (on grimpe avec 2 cordes en n’en mousquetonnant qu’une, à la vire on laisse tomber la première, ce qui permet de réduire le tirage pour la suite).

Je faisais une pause de 15 minutes.

2- Jusqu’au repos genou – 8a – 12 m
De la vire, on commence par un pas de bloc à dominante athlétique. Mauvaises inversées et assez bonnes verticales, jusqu’à une bonne décontraction (surtout si on ne fait pas moins de 1m75…). Ensuite 6 mouvements moins durs jusqu’à un clipage, où l’on ne reste pas longtemps. Juste après il faut serrer une mauvaise arquée main droite assez haut dans du rocher jaune, poser le pied gauche sur une petite verticale afin d’attraper un assez bon tri-doigt inversé (c’est un des mouvement durs de la voie), bouger les pieds, remonter sur d’autres meilleures réglettes ; vague décontraction, mauvaise réglette main gauche, verticale main droite en épaule, bonne réglette main gauche, ne pas cliper encore, continuer un peu et mousquetonner la dégaine au niveau du bassin. En 2 mouvements faciles on arrive au gros trou, il faut prendre 2 arquées à l’intérieur pour pouvoir monter le pied droit au bord droit du trou sur une bonne prise puis coincer le genou droit sur la paroi intérieure gauche du trou (genouillère inutile). On peut lâcher les deux mains pour cliper.

Bien profiter de ce repos inconfortable car le crux est juste après. Il faut par moments bouger les pieds quand ils s’ankylosent (passer pied gauche sur le talon et alternativement décoincer le genou droit). J’arrivais à rester environ 5 minutes.

4- Le crux – 7a+ cotation bloc à faire lesté avec 2 kg de corde – 6 m
Je décris mes méthodes, mais ça peut varier un peu, notamment en étant plus petit, dans ce cas il faudra plusieurs fois monter les pieds plus tôt.

Pour sortir du trou : bonne réglette main gauche, inversée main droite au bord du trou, ce qui permet de mettre les pieds en écart ; redescendre main gauche sur une bonne verticale puis main droite sur une assez mauvaise inversée (à pincer avec le pouce). Là, ça commence à être dur, il faut coller le corps au rocher… mais reculer la tête pour arriver poser le pied droit sur une prise rentrante, peu visible quand on est collé à la paroi, ramener main gauche sur une petite mais franche verticale-oblique juste au-dessus de l’inversée ; réglette horizontale évidente à droite, pas vraiment petite mais pas crochetante, remonter un peu le pied gauche sur une petite pente (ou plutôt grattonner juste dessous sinon ça zippe), décaler le pied sur la droite sans le monter (sauf si problème de taille), deux endroits possibles, aller chercher bien haut une réglette main droite. Cette prise est juste dessous une rangée de deux mauvaises réglettes larges mais non crochetantes ; il y a la place pour un doigt et demi mais c’est franc ; je n’arrive en général pas à l’arquer immédiatement car j’y arrive à bout de bras, dans ce cas je la prends en tendu index-annulaire avec le majeur par dessus, je remonte bien le pied droit sur une prise assez bonne, un coup de rein pour arquer la prise, toujours les même doigts avec en plus le pouce sur l’index ; là, comme dirait un certain Nico, il faut « arquer comme un porc », fermer le bras, laisser partir le pied gauche en drapeau, puis prendre une main gauche un peu bizarre : le bord du pouce sur une toute petite mais franche verticale, index et majeur dans un vague creux et annulaire sur un picot ; ça force pas mal sur le pouce mais pour réussir plus facilement le mouvement suivant il faut plaquer le bassin à droite contre le rocher, remonter main droite sur une mauvaise pince (majeur-annulaire d’un côte, le pouce de l’autre, un peu décalé vers le haut) qui permet de se tirer un peu vers le haut afin de dynamiser à bout de bras sur une réglette tri-doigts franche ; ça c’était le dernier mouvement très dur du crux, mais il faut encore faire un changement de pied sans bien voir ce qu’on fait, à moins d’être plus grand (il m’est arrivé de le rater), bien monter le pied droit sur la réglette horizontale précédemment utilisée (mieux vaut être suffisamment souple), ce qui permet d’attraper une bonne bosse main gauche. Quand j’ai équipé la voie, j’avais pensé qu’on y arriverait main droite, ce qui faciliterait le clipage ; il faut donc encore aller chercher une épaule main droite avec le pouce, poser le pied gauche (merci de ne pas le mettre sur les prises de main afin de ne pas les dégrader) et mousquetonner au niveau de la jambe. Une fois remonté la main gauche pour se mettre en Dülfer, on peut souffler un tout petit peu mais il reste 4 mouvements pas trop durs pour arriver au clipage suivant puis 3 mouvements pour arriver à un bon repos, les mains sur un gros aplat, les pieds très moyens mais c’est juste vertical. On peut aussi monter les pieds sur le gros aplat, on est alors bien sur les pieds avec une bonne inversée, mais on est un peu rejeté en arrière.

En fin de crux, merci de ne pas mettre le pied (gauche) sur la réglette qu’on a pris main droite (celle qu’il faut « arquer comme un porc ») afin de ne pas la dégrader.

5- Le haut – 7c+ avec le poids de la corde – 25 m
Cette dernière section est nettement moins dure, le rocher beaucoup plus adhérent, ça déverse plus. On peut la décomposer en deux parties car séparées d’un très bon repos :
– d’abord un « ventre » déversant à bonnes prises, puis c’est un peu moins raide mais plus intense, les mousquetonnages sont de plus en plus fatigants, ça finit en traversée à droite jusqu’au bon repos (et non pas monter puis redescendre comme l’a fait Jean Rivière), où il faut se forcer à rester pour récupérer de l’influx… on va en avoir besoin !
– on repart vers la gauche puis on monte, prises de mains assez bonnes, les pieds pas toujours, ça redevient de plus en plus rési car les prises de mains deviennent aussi moins bonnes, il y a moyen de tomber à proximité du dernier point ! De celui-ci, il faut traverser à gauche pour atteindre de très bonnes verticales, qui permettent de remonter puis de retraverser jusqu’au relais.

L’avis d’un grimpeur :
Cotation proposée : 8b/8b+

partie 1: jusqu’à la vire où l’on peut s’asseoir.
Ce départ en 7b est difficile voir pénible. Certaines prises sont glissantes et le rocher ne prend jamais la pluie. Les mouvements doivent être calés, sous peine de zipette surtout à partir de la troisième dégaine… Je vous laisse le soin de décortiquer votre méthode.

Le dernier tiers après la strate permet d’atteindre facilement le repos sous le relais.

On peut s’asseoir au niveau d’une banquette à gauche en veillant à ne pas être déséquilibré. On peut souffler, enlever ses chaussons, picniquer ou visualiser la suite suivant ses envies…

partie 2: jusqu’à l’alvéole où l’on peut coincer le genou (8a/8a+ rési).
Du carré main gauche prendre une épaule main droite avec le pouce qui permet de saisir une inversée main gauche dans la masse. Remonter les pieds pour prendre une écaille main droite qui parait fragile et cliper. Deux épaules main gauche (avec l’index) permettent avec une inversée main droite (pouce crucial) d’aller sur une écaille main gauche et au bon bac main droite et à la grosse pince main gauche. On peut souffler sur ces bonnes prises et cliper une longue dégaine.

Croiser main gauche sur la pince pour aller main droite dans un trou à reprendre en bi inversé. Monter le pied gauche pour prendre une pince main gauche avec le pouce, cliper et atteindre un petit plat avec le pouce sous la dégaine. Reprendre main gauche une petite réglette en inter pour aller sur une inversée main gauche avec le pouce.

Aller sur une réglette plate dans du rocher jaune main droite puis à nouveau main droite une petite épaule en plaçant son pied droit en lolotte et le gauche sur une rampe plate. Main gauche en tri, quart externe pied droit, pour dynamiser sur une réglette main droite. Prendre main gauche une petite écaille dans le dièdre qui permet d’atteindre main droite une petite prise à travailler avec le pouce, puis ramener main gauche à côté et cliper. La main droite sur une réglette dans du jaune permet de reprendre la main gauche en pince verticale. Monter le pied gauche et aller dans une épaule main droite sur le rebord dans du crépi. Reprendre une inversée main gauche qui permet de dynamiser dans la grosse alvéole.

Une petite écaille main gauche permet de mettre en place le coincement de genou droit (pied droit dans un V) et de cliper une longue dégaine. Ouf on peut se reposer !

Il est possible de lâcher les deux mains mais au bout d’un moment la position est inconfortable et anesthésie le pied. Il faut se décider à y aller sachant que l’on va rencontrer le pas le plus dur de la voie…

partie 3: jusqu’au repos debout sur une marche à droite (7a/7b bloc puis 7b+ rési)
Pour le crux, plusieurs méthodes semblent possibles. Voici la mienne :

Prendre deux inversées au niveau du bord de l’alvéole en gardant le coincement de genou. L’inversée main droite est primordiale. Elle se travaille en « poignet cassé » avec le petit doigt pour forcer.

Enlever le genou, mettre le pied droit sur une prise dans du crépi et le pied gauche sur un bon rebord sur la gauche de l’alvéole. Croiser main gauche sur une verticale coupante (en mettant tous les doigts et le pouce à plat). S’étendre pour aller main droite sur une réglette et croiser pied gauche au dessus du pied droit sur une bonne rampe (se reculer pour voir le pied). Mettre le pied droit sur une prise clé à droite (à bien marquer). Remonter le pied gauche sur un petit plat jaune (attention à la zipette) et dynamiser sur la réglette main droite dans le crépi (suivant la taille on peut garder le pied droit sur la prise du bas). Remonter le pied droit sur le bon gratton, reprendre la main gauche sur une réglette à broyer avec le pouce (en se mettant en drapeau) et jeter sur la réglette main droite. Remonter le pied droit sur la réglette par un saut du même pied. Reprendre main gauche le carré pour aller main droite dans une épaule avec le pouce qui permet de cliper. Il faut mettre du rythme dans cette section bloc et sauter le point de travail.

Pour la suite, croiser main gauche dans un tri puis main droite en épaule à côté sur la rampe. Une lolotte pied droit permet de développer sur une inversée main gauche. Main droite sur la rampe, pieds en opposition aller sur l’autre verticale main gauche. Une petite écaille main droite en épaule permet de croiser sur les bonnes prises et cliper une dégaine à rallonger fortement. On peut souffler un peu sur ce repos, le rocher étant vertical.

Se rétablir sur la marche avec une inversée main gauche et aller main droite sur la grosse pince inversée pour cliper. Prendre une bonne inversée loin à gauche dans du crépi, réglette en inter main droite, reprendre un tri main droite glissant. Monter le pied gauche sur une rampe qui permet d’aller main gauche sur un carré et le gros bac main droite en épaule. Se rétablir avec un petit bloc inversée main gauche, reprendre main droite un petit tri et cliper. On peut un peu délayer dans cette position.

Prendre une autre bonne verticale main gauche qui broute, monter le pied droit en lolotte sur la marche pour aller main droite dans un trou/carré sikaté en bi (assez inconfortable). Une inter main gauche permet d’aller dans la grosse prise en pince main gauche et cliper. Par un mouvement physique, arquer une épaule main droite, pieds sur une petite rampe, aller prendre la main gauche sur la pince. Saisir main droite une réglette glissante en inter. Une lolotte pied droit sur une pointe permet d’aller chercher la bonne écaille loin à droite. Changer le pied, aller à la grosse pince/inversée main gauche pour cliper (dégaine à rallonger). Reprendre main droite une inversée avec un bon mono en annulaire (difficile à voir), une pointe main gauche à arquer, monter les pieds pour aller loin à droite sur une bonne verticale. Reprendre main gauche une petite arquée qui permet de redescendre sur la bonne marche et d’aller sur les inversées. Prendre une réglette et la grosse strate plate pour cliper et redescendez au repos.

Essayer de se refaire au mieux en délayant sur les inversées et sur l’écaille main droite. Un petit téton pour le pied à droite permet de s’équilibrer.

partie 4: la dernière section jusqu’au relais (7c/7c+ avec le tirage).
De l’inversée main droite, prendre une petite réglette main gauche et une bonne écaille sikatée main droite. Aller au niveau de la rampe sur une pince plate main gauche et reprendre une autre écaille main droite. Saisir loin dans la rampe un tri inversée (parait fragile), une inversée loin à droite permet de déplacer les pieds et d’aller sur une épaule main droite (à prendre en biceps « poignet inversé »). Cela permet de relancer main gauche sur la petite verticale coupante. Bien déplacer le pied gauche.

Croiser main droite sur une petite réglette en forme d’escalier à arquer fort avec le pouce. Prendre une bossette en inter dans du crépi main gauche et dynamiser sur l’épaule main gauche. Ramener sur cette verticale avec la main droite. Une petite inversée basse en main gauche permet par un jeu de pieds d’ aller main gauche sur une bossette dans du crépi et de cliper (pénible avec le tirage, faut être solide). Prendre main gauche une petite arquée à côté de la bossette et reprendre cette dernière main droite. Aller loin à gauche sur une bonne inversée et relancer main gauche sur une bonne pince. Une bonne prise dans du crépi main droite permet de prendre la grosse rampe et de se rétablir. La strate un peu sale permet d’atteindre le relais.

 

COTATION : 8b/8b+

Intéret
4/5

Type : Conti, bloc

Longueur : 60m

Dévers : 6m

Équipement : Goujons 12mm

Points : 23

Réalisations : + de 2

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Old up : Départ dans "L'intrus" avec 2 cordes
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Old up : Pas de bloc après la vire
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Old up : Pas de bloc après la vire avec la mauvaise inversée main droite
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Old up : Après la bonne décontraction qui suit le premier pas de bloc
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Old up : Mouvement dur sur l'arquée dans du jaune pour attraper l'inversée
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Old up : Presque la fin de la section dure avant le repos du trou (mauvaise réglette main gauche)
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Old up : Le repos du trou, sans les mains... mais inconfortable
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Old up : Début du crux, premier mouvement dur sur l'inversée main droite pour attraper la verticale
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Old up : Mouvement suivant, réglette main droite permettant de bouger les pieds
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Old up : Mouvement suivant, main droite bien haut sur une petite prise franche, d'abord en tendu puis en arquée les doigts les uns sur les autres
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Old up : Mouvement suivant, ramener main gauche sur une micro verticale pour le pouce, index et majeur dans un creux, annulaire sur un picot, ensuite 2 relances main droite
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Old up : Après le repos suivant le crux, de bonnes prises dans du dévers 🙂
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Old up : Ça redevient assez dur
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Old up : Dernière section dure, entre le dernier repos et après la dernière dégaine
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Old up : Mouvement dynamique entre les deux dernières dégaines
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Old up : Après le mouvement dynamique
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Old up : dernier mousquetonnage... 50 m de corde à tirer !
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Old up : Dernier mouvement où on peut tomber, au niveau du dernier point